La durabilité est une affaire d’anticipation. Plus la vision de départ est responsable et engagée, plus le projet immobilier demande une réflexion sur l’intégration de ses enjeux de construction durable. Les prochaines générations auront des besoins et des attentes spécifiques, qui demandent de penser au-delà des normes d’aujourd’hui, dès l’avant-projet. Les composantes à prendre en compte pour une approche durable vont de la performance énergétique, du confort des usagers et des aménagements extérieurs au choix des matériaux de construction.
À l’horizon 2050, le Conseil fédéral vise la neutralité carbone pour la Suisse. Les porteurs de projets immobiliers se doivent pour leur part d’avoir une vision et une stratégie énergétique pour leurs projets dès aujourd’hui. L’enjeu est de taille : il s’agit d’éviter des coûts additionnels tout en réduisant l’empreinte carbone du projet. D’où l’importance d’étudier chaque sujet en amont avec tous les acteurs concernés — investisseurs, architectes, constructeurs, ouvriers… — et de décider du niveau de durabilité lors de la planification.
Hautes performances énergétiques et coûts maîtrisés
Intégrer une approche durable a une incidence sur les coûts. Ils peuvent être allégés par certaines subventions fédérales ou cantonales. À Genève, par exemple, une loi entend contribuer à lever les réticences des porteurs de projet. Elle exonère de l’impôt immobilier complémentaire les immeubles respectant des standards de haute ou de très haute performance énergétique (HPE Rénovation, HPE Neuf ou THPE-2000W), c’est-à-dire des standards plus élevés que requis. Et ce, pour 20 ans. Indubitablement, les bâtiments THPE-2000W, encore peu courants, sont appelés à devenir la norme.
Poser un objectif élevé implique souvent de renoncer à des solutions certes économiques, mais moins durables, telles que le béton armé. Le cycle de vie de ce matériau éprouvé, très fréquemment utilisé, consomme et génère en effet beaucoup d’énergie grise, principalement à cause du ciment. Considérer en amont les alternatives moins énergivores et aussi moins émettrices de CO2 peut s’avérer payant. Pour l’un de ses projets à Winterthour, Implenia Suisse SA a fait remplacer une structure en béton armé par une ossature en bois. Résultat : l’entreprise a constaté jusqu’à 20 % d’émission de CO2 en moins que pour une construction traditionnelle en structure béton armé.
Dans l’immobilier, la durabilité, c’est aussi la santé
Au même titre que les notions de confort acoustique et visuel, une construction durable intègre la santé de ses futurs usagers. Revêtements de sols, peinture, colles et mastic…, certains matériaux de finition intérieure utilisent des produits chimiques directement au contact de l’air. Grâce à la législation révisée sur les produits de construction ainsi qu’à certaines réglementations européennes, les constructeurs sont de mieux en mieux informés. Ils sont à ce titre susceptibles de sélectionner les matériaux les plus sains. Des mesures en laboratoires et des contrôles qualité à réception des ouvrages restent nécessaires afin de vérifier l’absence de formaldéhydes et solvants, des composés volatils impactant pour la santé.
Une autre dimension importante d’un projet immobilier durable est le confort thermique, surtout avec les changements climatiques en cours et les chaleurs caniculaires à venir. L’isolation moderne faisant très peu consommer les bâtiments, cette problématique concerne davantage l’été et la mi-saison. L’objectif est de parvenir à conserver une température inférieure à 26°C à l’intérieur, toute l’année et en tout temps. Aussi, des simulations sont indispensables pour définir le système de rafraîchissement et le modèle de ventilation techniquement opportun et légalement possible.
Lieux d’échanges et biodiversité régénérée
Laisser une grande place à la vie et à la nature est indissociable de l’intégration d’une approche durable. Les aménagements extérieurs d’un écoquartier ou d’un bâtiment doivent favoriser les interactions sociales et intergénérationnelles. Pour les espaces publics, il s’agit de trouver un compromis entre lieux de détente récréatifs et habitats dédiés pour la petite faune (rongeurs, batraciens…).
Au Green Village, le site genevois modèle en matière de projet immobilier durable, le choix des essences d’arbres et des ornements poursuivent cet objectif : il vise à intégrer des espèces indigènes et des milieux de substitution en faveur de la biodiversité. Cela s’inscrit en cohérence avec la démarche One Planet Living (OPL), de Bioregional et du WWF International.
Matériaux recyclés et économie circulaire
Ces espaces propices à la biodiversité peuvent naturellement accueillir des potagers urbains et, éventuellement, un centre de compostage communautaire pour éliminer les déchets organiques. Les vertus nutritives et éducatives de l’alimentation locale sont connues. Celles énergétiques se devinent : elle implique moins de transport et moins de conditionnement. Idem pour les matériaux de construction qui proviennent de la région et qui génèrent moins d’énergie grise.
Avec son expertise, le porteur de projet peut orienter vers les options les plus recyclables, voire les plus valorisables pour accentuer la durabilité et favoriser l’économie circulaire. Véritable défi dans un monde globalisé, l’approche durable est une porte vers le futur et ce dernier est déjà là.
Découvrez comment le Green Village s'insère dans une démarche durable
Situé dans la ville du Grand-Saconnex, Green Village est le premier projet immobilier à Genève (et l’un des trois projets pilotes en Suisse) à suivre la méthode One Planet Living®. Le plan d’action pour le développement durable repose sur dix principes, ce qui nécessite un réel engagement de la part du COE, d’Implenia et de la Ville du Grand-Saconnex.
C’est pourquoi chaque bâtiment du Green Village sera nommé en l’honneur de l’un des principaux accords internationaux sur le développement durable.