1942 Green Village, un modèle d’immobilier durable - Green Village - Une communauté du futur à Genève

Genève comptera dès 2023 un écoquartier baptisé Green Village à proximité des organisations internationales. Ses bâtiments sont pensés pour avoir une empreinte carbone proche de zéro, à la fois pendant sa construction puis en activité, en plus d’offrir une qualité de vie attractive, avec ses aménagements extérieurs propices à la biodiversité. Avec Green Village, le secteur de l’immobilier tient son modèle durable.

La couleur est annoncée d’entrée. Le projet Green Village au Grand-Saconnex est « green » à tous points de vue : vert pour ses espaces, durable par ses bureaux, logements, hôtel, crèche et même sa chapelle œcuménique. Lotis dans un espace vert autour du Centre œcuménique des Églises (COE), les bâtiments du projet portent tous un message en faveur de la durabilité, au sens propre comme au figuré. Leurs noms rendent hommage aux villes où se sont tenues les Conférences internationales sur le thème de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et du changement climatique : Stockholm, Rio, Montreal, Kyoto, Durban et Lima.

Un quartier durable

Avec une construction dirigée par Implenia Suisse SA, Green Village s’inspire des principes de l’appellation One Planet Living (OPL), créée par Bioregional et le WWF International. Celle-ci s’appuie sur 10 principes en lien avec la durabilité, chacun visant plusieurs objectifs de performance, dont les cabinets d’architecture LRS architectes, Group8, dl-a et le développeur immobilier ont eu à tenir compte. L’engagement consiste également à consigner les résultats par rapport aux objectifs. Ceux-ci feront l’objet d’un examen indépendant. 

De ce fait, Green Village se situe à l’avant-garde de l’immobilier durable. Le propriétaire, le COE, a pris le parti ambitieux de placer les questions d’efficacité énergétique et de durabilité au centre de son projet. Le site prouve qu’intégrer une approche durable aujourd’hui est non seulement possible, mais surtout indispensable pour demain. « Si nous voulons nous démarquer par rapport à d’autres porteurs de projets ou développeurs immobiliers, il faut présenter un concept de construction durable, en plus d’un concept de promotion immobilière », relève Benoît Klein, responsable du développement durable en Suisse romande chez Implenia.

 

L’ambition de l’immobilier durable

Sur un chantier ordinaire, les flux de matières provoquent des émissions de gaz à effet de serre ; dans le même temps, jusqu’à 80 % des déchets en construction proviennent des produits d’excavation, à évacuer. Pour Green Village, Implenia Suisse SA a donc favorisé au maximum des matériaux et des exutoires locaux pour limiter les trajets. Elle a aussi introduit des granulats de béton issus de la démolition des immeubles antérieurs dans une boucle d’économie circulaire pour produire du béton recyclé intégré dans les radiers.

 

Avec la réduction et la réutilisation, le recyclage est le maître-mot du « zéro déchet » et ces « trois R » forment un tout, complémentaire de l’objectif d’une empreinte carbone nulle. C’est la raison pour laquelle la production des déchets en construction de l’écoquartier du Grand-Saconnex est rigoureusement monitorée. Selon les tendances, des solutions alternatives sont trouvées pour les restreindre. L’enjeu consiste à limiter les déchets des usagers. Des dispositifs sont mis en place pour les accompagner vers cet objectif.

Un microréseau pour plus de performances

Au Green Village, les réseaux de l’énergie seront gérés grâce à un des tout premiers microréseaux électriques (ou « microgrid) avec des panneaux solaires du canton de Genève. Cette nouvelle approche permet de regrouper les consommateurs et d’optimiser la consommation en fonction de la production solaire et des besoins en temps réel, et donc de faire des économies sur le plan financier et énergétique. 

 

Concrètement, les bâtiments Kyoto et Montréal, les premiers livrés, seront alimentés en énergies renouvelables générées sur site, comme l’ensemble du projet. Près de 3000 m2 de panneaux solaires photovoltaïques fixés sur différentes toitures produiront l’électricité autoconsommée pour la mobilité électrique et pour la production de chaleur et de rafraîchissement. Grâce à une installation de pompage et de restitution, la nappe phréatique au droit de la parcelle fournira un réseau basse température. 

Des noues d’infiltration et un bassin de rétention permanent recueilleront les eaux de pluie. Celles-ci seront entièrement traitées à ciel ouvert afin de limiter les ouvrages enterrés gourmands en matières et en énergie et pour mieux maîtriser le cycle de l’eau après de forts orages. Benoît Klein s’en réjouit : « Sur les aspects “consommation énergétique des bâtiments” et “mobilité”, Green Village tend vers la neutralité ».

 

Mobilité douce et qualité de vie durable

Entièrement piétonnier, Green Village est au cœur d’un réseau de mobilité douce et donc générateur d’une empreinte carbone proche de zéro. Il comprend des pistes cyclables et deux parkings souterrains, très largement équipés en système de recharge pour l’électromobilité des véhicules motorisés personnels. L’écoquartier bénéficiera à terme de l’extension de la ligne du « tram des Nations », en direction de Ferney-Voltaire. À l’intérieur du site, les déplacements seront particulièrement agréables au milieu des espaces publics végétalisés. Au centre du projet, le plan de développement inclut du jardin classé, dessiné par l’architecte paysagiste Walter Brugger, auteur des aménagements extérieurs de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). 

Comme le master plan et les bâtiments, les aménagements extérieurs du Green Village ont été mis au concours. La méthode OPL faisait partie intégrante du cahier des charges ; l’objectif étant de protéger non seulement l’environnement, mais aussi les écosystèmes et les espèces vivantes. C’est pourquoi un écologue spécialiste de la biodiversité est impliqué dans le projet. Il a pour mission d’aider l’architecte-paysagiste responsable à identifier les zones du site susceptibles d’accueillir oiseaux, lézards et autres amphibiens. Au professionnel de l’aménagement extérieur de créer ensuite des milieux de substitution reliés entre eux où la faune peut se développer. Les usagers, travailleurs comme riverains, du Green Village seront enchantés d’être au vert toute l’année.